Bilan de ma grande traversée du Zanskar 2008
Voici donc un petit bilan de ces 4 semaines de vacances au Ladakh qui ont été formidables et dépaysantes. Quels paysages MAGNIFIQUES ;-))
Nous étions un groupe de 11 personnes, 4 filles et 7 garçons, avec une grosse majorité de trentenaires. Nous étions encadrés par Targes, le guide local ladakhi et une formidable guide suisse appelée Anita qui partage sa vie depuis 5 années entre l’Inde et la Suisse les mois d’hiver. L’hiver est très froid, entre – 30 et – 50°C en hiver, et les gens sont réfugiés chez eux dans la même pièce, la période des 3 mois de l’été est celle où ils préparent l’hiver en cultivant et stockant des céréales (beaucoup d’orge) et de fourrage et en faisant sécher les bouses de yak qui serviront de combustible. Le portage des affaires était fait par des mules et il y avait 4 horse men qui s’occupaient des 24 mules. Il y avait en effet toutes les tentes, la bouffe (peu de possibilité de faire des courses sur le trajet ;-)). Pour l’anecdote, nous avions tous les jours une barre chocolatée et une brique de jus de fruit en en en-cas pour lesquels 2 mules étaient réservées.
Le cuisinier, excellent, était népalais et nous a concocté de super bonnes choses, la soupe du lunch et du diner (il faut boire beaucoup à cause de l’altitude) des momos et du dhal bat (vous savez maintenant ce que c’est) mais aussi plus indiennes avec des pakora, des papadums, des sauces un peu relevées. C’était vraiment très très bon…. Mais malgré toutes ces bonnes choses, et ce fut l’excellente surprise du retour, j’ai perdu du poids. Beaucoup de poids. Je n’en reviens pas encore : j’ai perdu 8 kilos pendant ce mois de marche, en mangeant bien (sauf les fameuses barres chocolatées) et sans avoir été malade du tout. Je pense que vous vous doutez que je suis super contente.
Côté trek, puisque c’était l’intitulé du voyage, j’ai donc réussi à suivre le rythme sans gros problème. Les premiers 10 jours puis les derniers jours ont été les plus physique avec l’ascension des nombreux cols qui faisaient partie du programme, au-delà pour la plupart de 4500 mètres. L’acclimatation a l’altitude n’est jamais évidente pour moi, mais je prends alors un médicament appelé Diamox qui m’aide à ne pas avoir constamment mal à la tête. Ce voyage est bien construit puisque nous avons 4 jours au départ à Leh, la capitale du Ladakh, située à 3500 mètres pour nous habituer à l’altitude. Et c’est nécessaire car au début, dès qu’on accélère un peu on est tout de suite essoufflé, c’est assez impressionnant. Les monastères sont situés en hauteur et il faut souvent monter toute une série de marches d’escaliers pour y accéder. A cette altitude on souffle. Il faut donc boire beaucoup et éviter de se mettre dans le rouge lors des efforts de marche pour réussir à s’acclimater sans être trop gêné par les maux de tête, les nausées voire plus. Le mal des montagnes tue encore souvent chaque année des trekkeurs imprudents ou mal encadrés, et tout le monde peut être malade, quel que soit son entrainement. Un membre de notre groupe a particulièrement été embêté les premiers jours de marche, mais ça s’est progressivement arrangé. Nous avons donc tous assez bien dormi la veille de l’ascension du col le plus haut dans notre camp situé à 4700 mètres d’altitude.
Côté tempo, il y avait dans le groupe des marcheurs très entrainés qui venaient pour marcher et le montraient, toujours devant au point même parfois de vouloir aller plus vite que les guides (je les ai surnommé dans mes textes les « warriors ». Et il y avait le groupetto, un groupe beaucoup plus hétéroclite composé de personnes qui étaient à l’arrière parce que leur forme ne leur permettait pas plus (c’était mon cas ;-))) mais aussi de personnes qui pouvaient marcher plus vite mais qui préféraient s’économiser parce que 3 semaines de marche quotidienne, ce n’est pas rien, et ceux qui étaient à l’arrière par choix, pour prendre le temps de faire des photos, regarder les marmottes
(c’était la première fois que j’en voyais, elles sont énormes et pas trop farouches, le groupetto a joué les paparazzi en restant parfois plus d’une demi-heure à les regarder) et faire des rencontres.
C’est dans le groupetto que se trouvaient aussi les malades ou pas en forme selon les jours.
Quelques marcheurs se répartissaient entre les 2 groupes selon les jours et leurs envies.
Dans ce groupetto, nous avons eu un « sherpa », un grenoblois montagnard très à l’aise qui donnait le tempo pour que nous puissions parler en marchant et même en montant. Au début, je n’y arrivais pas trop et j’écoutais plus que je ne parlais, mais pour le dernier col, je n’étais même pas essoufflée en arrivant en haut à plus de 5000, je n’en reviens pas encore. Yannick, ce sherpa, dans les chaussures duquel je marchais, allait jusqu’à adopter son rythme à notre souffle et donc surtout au mien, moi qui était plutôt le maillon faible, ralentissant s’il m’entendait souffler. Sympa, pas vrai ;-)))
Dans ce groupetto, j’ai rencontré et échangé avec des gens super et cela m’a permis d’aller au bout sans me faire exploser, alors je dis ici merci à Yannick, Thierry et Isa sans lesquels je ne suis pas sûre que ce trek se serait aussi bien passé. J’ai écrit pour une des « veillées » un texte sur le groupetto que je vous mettrai un de ces jours. Nous avons été jusqu’à nous faire un cri de guerre. Une vraie équipe ;-)
Je vous parlerai demain de la partie bouddhisme, très riche aussi et de la vie quotidienne au camp.