Toutes des salopes sauf maman...
Je vous avais raconté avec beaucoup de tendresse la vie de Simone...
Ce billet se veut davantage un coup de gueule.
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Je ne suis pas toujours bien dans ma peau, pas toujours bien dans ma tête pas toujours bien dans mon corps mais je suis par contre très attachée à ma condition féminine pour laquelle je suis prête à me battre et sur laquelle je suis très susceptible.
A la différence de filles de pays ou de culture différentes, j’ai vu mes règles arriver sans bouleversement notable dans ma vie. Pas de gifle pour signer mon entrée dans le monde des adultes (cf le film diabolo menthe je crois… dans ma série des « on a la culture qu’on mérite »), non juste le début de développement de mon corps et l’émotion du premier soutien-gorge (Amies lectrices, vous en souvenez-vous encore ? Moi oui, qu'est-ce que j'étais fière, c’était un triumph et il était de couleur chair, plus décoratif que fonctionnel pour mes tout petits nénés triangulaires qui pointaient … ;-))
Ce passage n’a pas signé la fin de mon enfance et de ma liberté en me rendant bonne à marier comme ces petites africaines promises à un homme quand elles deviendraient femmes. Cela ne m’a pas rendue bonne à baiser comme ces petites thaïlandaises que certains, pour se remplir les poches, mettent sur les trottoirs pour assouvir les besoins des hommes occidentaux qui viennent profiter du soleil et des enfants d’Asie. Dont certains en bons pères de famille. Dont certains en Monsieur tout le monde. Ce passage s'est inscrit dans l'évolution normale de ma vie.
J’ai ensuite travaillé dur pour gagner mon indépendance financière et j'ai beaucoup lu et échangé, toujours curieuse de tout, pour gagner mon indépendance intellectuelle, pour savoir utiliser mon cerveau et avoir mes propres idées sans avoir besoin de quiconque pour me dicter ce que je devrais penser. En prenant conscience de ce que j'étais j'ai commencé à me respecter malgré mes nombreux défauts et imperfections. Libre mais chiante, je le reconnais. Seule probablement pour cela aussi, mais je ne suis pas prête à vendre ma liberté à n’importe quel prix.
Je suis une femme qui ne se considérera jamais « comme le bout de gras autour d’un vagin », cette définition qui amuse encore tellement certains hommes des cavernes. Les mêmes qui soi-disant respectent leur mère. « Toutes des salopes sauf maman ». Les mêmes qui soi-disant respectent les femmes mais vont aux putes pour satisfaire d’autres besoins. Les mêmes qui consomment des femmes comme on boit une bière ou on mange des chips. Les mêmes qui battent leur femme parce qu’elle a osé les contredire en les blessant dans leur orgueil de mâle, les mêmes qui battent leur fille parce qu’elle a souri à un homme dans la rue, un homme primaire comme eux. Les mêmes qui ne comprennent pas qu’on soit choqué qu’une femme puisse être réduite à un sexe sans cervelle qui fait le ménage et la cuisine. Les mêmes qui n’accepteront jamais qu’une femme soit leur égale.
Je suis donc particulièrement triste de savoir que certaines femmes se sentent tellement avilies qu’elles se rabaissent au stade d’objet sexuel pour gagner leur vie. Même si c’est soi-disant consenti. Je suis choquée par ces images de femmes en vitrine, ces trottoirs sur lesquels des femmes font commerce de leur corps, ces maisons dans lesquelles des épouses se font violer par leur époux au nom d’un droit de cuissage marital… qui n’existe pas. Et à l’autre extrême je ne sais que penser de ces femmes, enfermées à la maison ou sous un grillage de tissu, qui ne peuvent être vues que par leur mari, quitte à en mourir si le médecin est un homme. L’excès inverse sans pour autant plus de respect pour elles.
Quelle est la place de la femme dans notre société dite égalitaire ?
A-t-on vraiment progressé, sommes-nous tellement en avance par rapport à d’autres pays ?
Etre respectées pour ce que nous sommes, est-ce donc tellement demander ?
Je me pose de plus en plus souvent cette question.
C’était mon billet MLF. Ca ne va pas changer grand chose, mais qu'est-ce que je me sens mieux ;-)))